RESIDENTIAL Award

Même si "être reconnu" ne fait pas partie des objectifs premiers d'une Organisation de Solidarité Internationale, acceptons que, si l'on veut aboutir dans la bonne réalisation de nos actions et surtout dans la récolte de fonds privés ainsi que dans l'octroi de subventions publiques, la reconnaissance est incontournable, indispensable. Ce dernier 15 octobre 1999, l'association Médecins Sans Frontières, plus connue encore dans chaque plus petit recoin de ce monde comme les "French doctors" recevait le Prix Nobel de la Paix; récompense largement méritée. Chapeau bas, médecins et autre personnel médical, logisticiens du monde entier dévoués à cette immense aventure humaniste!

Association Alouette a eu son heure:

Consécutif à un dossier présenté par l'ambassade des Philippines à l'organisme OWA (organismes des travailleurs migrants philippins) sous la tutelle du Ministère des Affaires Étrangères des Philippines, le 11 décembre 1998, lors d'un grand dîner, son Président-Fondateur Bernard Pierquin, accompagné pour l'occasion de la très généreuse Présidente d'Alouette Foundation Mrs Lourdes R. Kalaw, de la directrice Eden D. Monje, de la responsable du centre de formation informatique Eva V. Balbona et de Jacqueline D. Reyes, institutrice et plus ancien membre de l'équipe locale, recevait des mains du Président de la République Joseph Ejicio Estrada une plaque de reconnaissance pour l'action effectuée tant aux Philippines auprès des populations défavorisées qu'en France auprès de la communauté philippine. Ce fut aussi l'occasion de revoir Mme Rora V. Tolentino, ex-embassadrice des Philippines à Paris et grande amie de notre association, d'échanger quelques premiers mots avec Mme. Gloria Arroyo-Macapagal, Vice-président des Philippines et surtout Ministre du Department of Social Welfare & Development (DSWD), notre ministère de tutelle.

Ce prix récompensait une trentaine d'associations éparpillées de par le monde dont deux organismes étrangers; l'un canadien et nous-mêmes.

Plus qu'une récompense, ce prix fut une clé magique qui nous permit d'ouvrir les portes les plus inaccessibles.

La première!!! celle d'Ambassade de France dont l'ancienne équipe nous avait toujours volontairement ignoré. Le lendemain même de la parution d'un article intitulé "To Pasay folk, Santa is french", passé en première page du plus grand tirage paraissant en anglais, le Philippine Daily Inquirer, nous avons été appelé par le Premier Secrétaire de l'Ambassade de France qui nous invitait alors à participer à une action commune à toutes les ONG françaises présentes aux Philippines : le Printemps de la France. Par la suite, l'ambassade, par M. Chérif Castel, son Premier Secrétaire, nous a rendu visite et a donné un avis favorable à notre projet d'un centre de formation informatique.

Mais c'est surtout sur le plan local que cette reconnaissance a joué un rôle important, nous permettant de rencontrer Mrs. Gloria Macapagal-Arroyo et les différents hauts fonctionnaires du Ministère des Affaires Sociales. Notre objectif (pas des plus faciles à atteindre) était d'obtenir une participation financière locale pour notre projet informatique. Le ministère nous a fortement recommandés auprès de l'ambassade du Canada qui est prête à financer un projet de l'association.

Forts de notre prix, nous avons alors directement sollicité le soutien du Cabinet Présidentiel pour ce même projet. Celui-ci nous a directement dirigé vers le Ministère de l'Intérieur. Ce n'est qu'après avoir rencontré le Vice-Ministre M. Puno, qui nous a promis le soutien de son ministère, que j'ai compris pourquoi nous avions été dirigés vers ce ministère qui, à priori, n'a pas de lien direct avec notre action : son Ministre n'était autre que le Président de la République lui-même. Parce que j'étais en France lors des élections présidentielles de 1998, je n'étais pas au fait de la distribution de tous les portefeuilles. La suite nous a démontré que le cabinet présidentiel suivait avec beaucoup d'attention l'évolution de ce projet.

Alors un prix ? Oui, mais pas à n'importe quel prix.

Bernard Pierquin